Les bénévoles sont les maillons forts de nos associations, c’est incontestable. Mais dans un monde qui mêle don de soi et gratuité, le bénévolat a aussi ses limites. Les responsables associatifs, qui sont souvent eux-mêmes bénévoles, doivent être les garants de l’investissement de chacun.
Travail et bénévolat, engagement et limites, voici tout ce que vous devez garder en tête :
Le bénévolat pour une association, qu’est-ce que c’est ?
Dans notre pays, ce sont plus de 12.5 millions de bénévoles qui gèrent près d’un million et demi d’associations, tous secteurs confondus*. Ils sont présidents, trésoriers, secrétaires ou membres du Conseil d’Administration, et participent activement au fonctionnement de projets associatifs. Malgré leur nombre important, un flou persiste autour de la notion même de « bénévole » dans une association.
La seule définition officielle du bénévolat figurait dans un avis du Conseil Economique et Social du 24 février 1993 : « Est bénévole toute personne qui s’engage librement pour mener une action non salariée en direction d’autrui, en dehors de son temps professionnel et familial ». La liberté et la gratuité sont donc les deux piliers du bénévolat, et que vous devez garder en tête en tant que dirigeant.
Vous ne pouvez pas imposer à vos bénévoles d’actions qui leur coûteraient de l’argent (voyage, achat de fournitures…) sans leur proposer un remboursement officiel avec preuves à l’appui (tickets de caisse, fiche de frais de déplacements…). Enfin, les bénévoles adhérents qui assistent à une réunion ou à un évènement que vous organisez sont couverts par vos propres assurances.
Les conflits d’intérêts salariés / bénévoles
En 2020, la France comptait environ 152 700 associations employeuses dont 78 200, soit un peu plus de la moitié, avec un ou deux salariés*. C’est bien au sein de ces structures qui mêlent salariat et bénévolat que les choses sont les plus compliquées à gérer.
Les bénévoles qui donnent de leur temps et s’investissent corps et âme dans leur association seront toujours très exigeants avec les salariés qui sont payés pour le faire. Il est donc très important que les missions de chacun se complètent, sans jamais empiéter les unes sur les autres. Une solution peut être de laisser la fiche de poste de votre ou de vos salariés en accès libre, pourquoi pas sur votre site internet. Cela n’empêchera pas les bénévoles de les aider et de leur rendre service, mais cela pourra souvent éviter les conflits, les questionnements et les « on dit ». En tant que responsable d’association, c’est à vous de veiller à ce que chacun respecte le travail et le service de l’autre.
Le bénévolat et ses limites, une histoire d’attention
Les associations n’ont jamais autant été en manque de bénévoles. On estime en France que depuis 2019 et la crise sanitaire, les associations ont perdu environ 20 % de leurs aides volontaires. Les périodes de confinement et les protocoles sanitaires ont à la fois épuisé les responsables et éloigné les bénévoles du tissu associatif.
Un bénévole peut parfaitement refuser une de vos demandes, un service, intégrer ou quitter le C.A. et même s’absenter de votre association pendant plusieurs semaines. C’est souvent lorsque l’on tire trop sur la corde que les bénévoles préfèrent passer la main et s’investir ailleurs.
La meilleure façon de recruter de nouveaux bénévoles, c’est donc de prendre soin de vos troupes actuelles, on ne le dira jamais assez. Plus vous aurez de bénévoles et mieux seront réparties les charges de chacun. Vous vous demandez si votre association n’aurait pas intérêt à embaucher un salarié ? Rapprochez-vous des organismes compétents pour connaître la marche à suivre et les possibles subventions auxquelles vous pourriez avoir droit.
* source : Panorama de « La France associative en mouvement », enquête IFOP 2019 pour France Bénévolat et Recherches & Solidarités.